Questions-clé

En ateliers et au cours  de sessions plénières, nous étudierons ensemble quatre problématiques, afin d’élaborer  des perspectives d’action communes :

I Le siècle des migrations : réfugiés, frontières, guerres

Qu’en était-il avant l’été dernier, qui sont ceux qui se battent ici depuis déjà plusieurs décennies, et restent  presque inaudibles, et de fait des êtres humains de seconde classe ?

Dans quelle situation se trouvent les réfugié-e-s qui sont arrivés chez nous ? Nouvelles lois sur l’asile politique, projets d’intégration, obligation de résidence, expulsions, centres d’accueil provisoire : quelles tâches tout cela nous impose-t-il ? Et qu’en est-il de ceux qui fuient et ne sont pas encore arrivés, bloqués ou en attente quelque part, en Grèce et en Turquie, en Syrie et Libye, ou ailleurs ?

L’UE et le gouvernement allemands veulent empêcher un nouvel « été des migrants ». Comment le rendre quand même possible ?

II Par-delà toutes les frontières : solidarité, soutien, bénévolat.

- Dans les mois qui ont suivi l’été des migrants, qu’avons-nous fait, qu’a fait la société ? Les  mouvements de solidarité sont très divers et hétérogènes, mais souvent clairs et nets. Est-ce en même temps leur force et leur faiblesse ?

- Désormais il ne s’agit plus de solidarité pratique et immédiate, mais, de plus en plus souvent, de questions politiques : s’affronter aux  autorités, aux lois, aux frontières et au repli sur soi, persévérer et faire face au populisme de droite.

Comment gérer tout cela ? Le mouvement de solidarité est-il dirigé contre la droite ? et s’agit-il vraiment d’un mouvement ?

Est-ce que nous aidons seulement les migrants qui parviennent jusqu’ici, ou les aidons-nous aussi à y parvenir ? Que signifie au juste la « solidarité » ? Peut-on aider les autres tout en restant sur un pied d’égalité avec eux ? Où commence l’exploitation des aidants par les autorités et les institutions ? Pouvons-nous aider les autres sans nous faire exploiter ? Comment nos structures de solidarité poursuivront-elles leur action et quels nouveaux défis nous attendent ?

III  Quelle société voulons-nous? Droits sociaux, antiracisme et politique.

Avec l’arrivée des migrants la question sociale - celle de droits sociaux égaux pour tous - se pose à nouveau, et avec davantage d’acuité. Les réfugiés viennent chercher une Europe démocratique et sociale, qui n’existe plus depuis longtemps. Comment rouvrir en commun ces perspectives ? Qui a accès au logement, à l’éducation, aux boulots ?  Qui paie la note et qui sont les profiteurs? Comment rejeter un discours qui souhaite la bienvenue aux seules gens utiles? Comment penser l’humanisme et la justice globale, élaborer un antiracisme solidaire ? Nous faut-il créer une gauche en faveur des réfugiés, de la solidarité et de l’intérêt général ? Comment établir sur ces bases un programme pour la société de demain ? Que  faire, lorsque nous voyons que des organisations citoyennes de base, des communautés paroissiales et des voisins ont ouvert leur porte, tandis que les institutions et les partis s’y sont plutôt refusés ? Pouvons-nous pérenniser une pratique de la solidarité qui se situe au-delà de l’état ? Ne faut-il pas voir dans les migrants d’abord une chance de bâtir une nouvelle société, une société solidaire, et non simplement un défi, une crise, une limite ?

IV Marcher ensemble ? Se mettre en réseau, trouver des démarches comunes, élaborer des visions d’avenir.

Les nombreuses initiatives pour faire vivre une solidarité permanente et apporter une aide par-delà les frontières n’apparaissent toujours pas dans le discours politique. Elles disparaissent dans le va-et-vient politique entre une administration déficiente, le zéro absolu et l’exploitation par la droite de la peur l’autre, auquel il n’a  pas été possible jusqu’ici d’opposer une initiative politique efficace.

Les revendications d’une répartition équitable des richesses, d’une égalité des droits et d’une transformation des infrastructures sociales en faveur de tous  semblent jusqu’ici bien timides. La question est donc : Comment renforcer et connecter les revendications des initiatives citoyennes locales ? faut-il nous mobiliser tous ensemble à l’échelon fédéral contre l’exclusion sociale et le repli sur soi raciste, pour donner davantage  à tous ? Et comment créer à long terme des réseaux et structures à même d’offrir un soutien pratique aux personnes tout en leur permettant de s’auto-organiser et de s’entraider ? De quoi avons-nous besoin pour y parvenir et de quelles démarches communes pouvons-nous convenir dans cette optique ?